Vers une remise en cause du programme électronucléaire ?

(07 février 2007)

 

Chacun a pu prendre connaissance des positions récemment exprimées par Madame Ségolène Royal concernant la production d’électricité nucléaire en France. S’exprimant oralement à l’occasion d’un débat participatif et par écrit à l’association « Stop Fessenheim », Madame Royal est allée sur cette question bien au-delà de la position connue du Parti Socialiste et des engagements qu’elle a elle-même pris en signant le Pacte Ecologique de Nicolas Hulot. Elle a en effet écrit fin janvier qu’elle est favorable à l’arrêt définitif des deux réacteurs de Fessenheim et annoncé publiquement dans les jours suivants qu’elle souhaite ramener de 80% à 50% en 2020 la part de la production d’électricité d’origine nucléaire en fermant les centrales les plus anciennes et dangereuses. Beaucoup, à droite et dans les milieux industriels, ont manifesté leur étonnement et leur désaccord concernant l’arrêt prématuré de quelque 21 réacteurs.

 

Si EDF a cru utile de souligner que, grâce au retour d’expérience, les vieilles centrales étaient peut-être les plus sûres et qu’aucune n’est dangereuse, l’Autorité de sûreté nucléaire (qui depuis peu est indépendante) a signalé qu’elle était plus préoccupée par l’état de quelques centrales étrangères que des centrales françaises.

 

A gauche aussi le trouble existe puisque Mr Christian Bataille, député PS du Nord très connu des industriels de l’énergie et de l’énergie nucléaire mais aussi un des premiers soutiens de Madame Royal, a dénoncé un gaspillage énergétique national et Mr Jean-Louis Bianco, co-directeur de la campagne de Madame Royal, a précisé sans être démenti, qu’il n’était pas question de renoncer au nucléaire, moyen d’indépendance énergétique et moyen de lutter contre l’effet de serre mais qu’il convenait d’assurer la montée en puissance des énergies renouvelables…..et pour que les choses soient claires le Réseau Sortir du Nucléaire a fourni à Madame Royal la liste des 34 réacteurs à fermer d’ici 2020.

 

Dans cette confusion il est difficile de se forger une opinion. Pour aider et éclairer ses lecteurs, l’UARGA soumet trois documents :

 

Rédigés par des personnes sans lien entre elles, tous ces documents expriment en termes mesurés tantôt la surprise, tantôt le désarroi, ou encore la déception de leurs auteurs.